Comment aider mon enfant à gérer ses émotions

Les émotions sont traitées par notre cerveau qui évalue le contexte dans lequel nous évoluons. En fonction de son diagnostic, il décide de la conduite à tenir. Notre capacité à gérer nos émotions s’avère donc capitale pour trouver notre place dans la société. Les enfants en bas âge doivent être éduqués à cette gestion, car il en va de leur avenir. Ainsi, il apparaît crucial de ne pas les brider, de les laisser éprouver des émotions, mais tout en veillant à leur fournir les outils nécessaires pour les exprimer et les contrôler.

Le contrôle des émotions pour s’insérer dans la société

Nous éprouvons tous des émotions, et ce, dès le plus jeune âge. En revanche, certaines personnes se montrent plus sensibles que d’autres par nature, ainsi que par leur expérience au fil des épreuves qu’ils traversent au cours de la vie.

Pour pouvoir s’insérer dans une société, il convient d’apprendre à contrôler ses émotions, ce qui ne signifie pas les réprimer. Il faut en ajuster l’expression et en gérer l’intensité, afin de conserver de bonnes relations avec les autres. La capacité à gérer les émotions permet de trouver sa place dans la société et de pouvoir appréhender les conflits, tout comme les sentiments positifs, de façon raisonnable.

L’apprentissage de la reconnaissance des émotions par l’enfant

Ne pensez pas à la place de votre enfant

Un parent doit éviter de déterminer le caractère de son enfant en assénant des affirmations qui ne sont pas forcément des vérités. Si vous parlez de votre enfant en disant qu’il est timide, colérique ou fantasque, vous altérez son propre jugement. Il peut croire ce que vous dites et se conformer au moule dans lequel vous l’enfermez.

Votre enfant peut au contraire vouloir dénier votre jugement et agir à l’opposé de sa nature. Il se peut aussi que vous vous trompiez totalement et que cela induise des contradictions difficiles à gérer. Par exemple, vous affirmez que votre enfant paraît particulièrement entreprenant en société, alors qu’il ne s’agit que d’une façade pour cacher sa timidité.

Expliquez les émotions à votre jeune enfant et incitez-le à les reconnaître en lui

Il apparaît important d’expliquer les principales émotions à votre jeune enfant. Commencez par les plus basiques comme la joie, la colère, la peur et la tristesse. Lorsqu’il grandit, parlez-lui d’émotions plus complexes comme la mélancolie, la déception ou la culpabilité.

Lorsque vous lui expliquez les émotions, rapprochez-les du langage corporel. S’il doit les ressentir en lui, il doit aussi les décrypter chez les autres. Associez ainsi le sourire au bien-être et à la joie, les traits crispés et les sourcils froncés à la colère, les larmes à la tristesse, etc. Cet apprentissage l’aide dans ses relations sociales et le guide quant aux comportements à adopter en fonction des émotions des autres.

Lorsqu’il est tout petit et qu’il n’a pas encore tout à fait conscience de son corps, apprenez à votre enfant à comprendre pourquoi il est tendu, ferme les poings, sanglote, part dans un fou rire inextinguible, etc.

Interrogez votre enfant sur ses émotions pour l’aider à les reconnaître et les nommer

Lorsqu’il est tout petit, l’enfant éprouve des difficultés à poser des mots sur ses émotions, même lorsque vous lui avez expliqué les manifestations physiques qui se produisent en lui. Vous pouvez le pousser à vous en parler à tout moment, notamment après un événement particulier.

Il peut s’agir d’une fête d’anniversaire, son entrée à l’école, sa découverte de la neige, ses interactions avec un animal de compagnie, etc. Demandez-lui s’il a senti son cœur battre, ses jambes flageoler, ses mains moites, des larmes monter aux yeux, etc.

Incitez-le à nommer ces émotions. Leur reconnaissance constitue le premier pas pour apprendre à les gérer.

Le contrôle des émotions

Lorsque votre enfant a appris à distinguer ses émotions, il doit apprendre à les contrôler. Un très jeune enfant est impulsif et peut montrer des réactions extrêmes, car il ne sait pas encore gérer son ressenti. En revanche, en grandissant, il doit restreindre ses emportements. Dans le cas contraire, il montre un comportement d’enfant gâté et capricieux.

Il n’est pas toujours aisé pour les parents de se montrer ferme lorsque leur enfant est excessif. Certains ont tendance à tout leur passer, au risque de tomber dans le syndrome de l’enfant roi. Or, ce comportement s’avère très dangereux pour l’avenir de l’enfant. Dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut et votre entourage n’a pas vocation à céder à tous vos caprices. Les enfants qui n’ont pas appris à gérer leurs émotions rencontrent de grosses difficultés pour tisser des liens sociaux, ainsi que pour s’insérer dans le monde du travail. N’ayant pas été habitués à rencontrer de résistances, ils supportent mal les contraintes liées à la vie en société.

Voilà pourquoi vous devez donner à votre enfant les clés pour gérer ses émotions. Vous allez lui proposer des outils. Il est libre de les adopter ou non, ce qui compte est de lui montrer la voie. Il utilisera vos solutions en les adaptant à son caractère. À partir des pistes que vous lui proposez, il forgera également ses propres outils.

Des outils pour aider votre enfant à contrôler ses émotions et à les apaiser

Votre enfant doit exprimer ses émotions, mais avec un filtre lui permettant de demeurer dans la limite du raisonnable.

La joie

Lorsque votre enfant éprouve de la joie, il ne doit pas crier ou s’agiter exagérément. Il ne doit pas courir partout dans la maison en dérangeant tout le monde. En revanche, si vous disposez d’un jardin, offrez-lui de sortir et exprimer physiquement sa joie en courant et en faisant des cabrioles dans l’herbe. À l’intérieur, il peut intellectualiser sa joie en l’exprimant au travers d’un dessin par exemple. Il peut aussi passer un coup de téléphone à l’un de ses grands-parents, son autre parent ou quelqu’un d’autre de proche pour partager sa joie.

La colère

La colère ne peut s’exprimer physiquement en cassant ses jouets ou tout autre objet. S’il veut frapper, qu’il s’en prenne à son oreiller ou à son matelas qui lui permettront de se défouler. Incitez votre enfant à respirer profondément et lentement pour s’apaiser. Enfin, s’il le peut, qu’il sorte et se dépense physiquement dans le jardin pour évacuer sa colère.

La tristesse

Il est normal de pleurer pour exprimer sa tristesse. Il s’agit même d’un bon moyen d’évacuer la pression. En revanche, il faut savoir se reprendre. Montrez à votre enfant qu’il peut trouver du réconfort à vos côtés, auprès du chien ou du chat de la famille ou en serrant fort son doudou.

La peur

La peur est un sentiment souvent irrationnel, ce qui ne la rend pas moins difficile à contrôler. Si votre enfant a peur, c’est d’abord auprès de vous qu’il doit trouver le réconfort. Ne vous moquez jamais de lui, mais montrez-lui patiemment lorsque sa peur n’est pas justifiée. Apprenez-lui à se raisonner lui-même pour se calmer.

Si sa peur est basée sur une réalité, prenez le temps d’en parler, afin de trouver ensemble une solution.

Un enfant qui apprend à contrôler ses émotions devient un adulte plus équilibré et plus sociable. Prenez du temps pour expliquer à votre enfant la complexité de son ressenti. Vous pouvez aussi vous baser sur les livres et contes qui offrent souvent des exemples des réactions à adopter face aux diverses émotions.