Parents : Comment gérer la phase d'opposition de vos enfants ?

Non. Est-ce devenu le mot préféré de votre enfant ? Quoi que vous lui disiez, sa réponse est NON. « Non, je ne veux pas aller au lit », « Non je ne veux pas m’habiller », « Non, je ne veux pas me brosser les dents », « Non, je ne veux pas aller à l’école ». Non, non et toujours non. C’est la période du non chez l’enfant. Rassurez-vous. Il s’agit d’une étape importante dans le développement des plus petits. Et tous les parents du monde passent par-là. Vous n’êtes pas les premiers. Et vous ne serez certainement pas les derniers. Mais pour votre bien et celui de votre enfant, vous devez apprendre à gérer ce qu’on appelle la phase d’opposition.

La phase d’opposition de l’enfant : mieux la comprendre pour y faire face

Votre enfant s’oppose à tout ce que vous lui dites ? C’est sa manière d’expérimenter le monde par lui-même. Il teste ses propres limites, mais également les vôtres.

La phase d’opposition est une étape extrêmement importante dans la vie de l’enfant. Cela commence généralement vers les 16 mois de l’enfant et continue jusqu’à ses 3 ans environ. La période peut varier selon les enfants, mais est communément comprise dans cette tranche d’âge.

C’est habituellement à cet âge que des changements interviennent dans la vie de l’enfant. Entrée à la maternelle, responsabilisation, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur… Tous ces événements incitent l’enfant à vouloir s’autonomiser.

Phase d’opposition : dire non pour s’affirmer

Votre bout d’chou qui était un petit ange se transforme en dragon. Pas de panique, c’est tout à fait normal. Il cherche à s’affirmer. Il veut démontrer qu’il peut y arriver tout seul. Il cherche à se détacher de vous, ses parents. Le "non", c’est pour vous dire « je veux me distinguer ». Il veut montrer son désaccord. Il s’oppose à vous pour pouvoir prendre le temps de décider par lui-même. Il fait connaissance avec ses propres désirs.

Remarquez qu’habituellement, la période du non chez l’enfant coïncide avec celle des parents. En cherchant à poser des limites, vous lui dites de plus en plus souvent "non". C’est votre manière d’affirmer votre autorité. Et l’enfant cherche à faire la même chose que vous.

Faites l’analyse. C’est la période des découvertes pour l’enfant. Il veut essayer de nouvelles choses. Il veut tout tester. Il veut surtout le faire seul. Mais au même moment, ses parents lui imposent des limites. Ils lui interdisent des choses.

Pour vous, vous cherchez à le protéger du danger. Mais pour l’enfant, c’est que vous ne tenez plus compte de ses désirs. Et c’est une situation à laquelle il n’est pas habitué. Quand il était plus petit, on était plus doux avec lui, plus compréhensif. Alors oui, il a du mal à saisir tous ces changements. Et la seule réaction possible qu’il peut manifester est de s’opposer à tout ce que vous lui direz. Sa réponse favorite devient : NON !

Phase d’opposition : dire non pour dire "je"

L’avez-vous constaté ? Depuis que votre enfant a commencé par dire "non", il dit également "je". Il cherche à devenir indépendant. Il veut quitter le petit cocon créé pour lui par ses parents.

C’est également en ce moment qu’il se construit sa propre personnalité, ses caractères. C’est dire à quel point la phase d’opposition est importante dans le type de personne que l’enfant deviendra. En tant que parents, la manière dont vous gérez cette phase de sa vie aura un grand impact sur son développement futur.

Une aubaine pour certains parents, un calvaire pour d’autres

Dans de rares cas, la phase d’opposition peut pratiquement passer inaperçu. Mais chez la majorité des parents, la période du non est totalement insupportable. L’enfant devient incontrôlable. Il s’agite, se met en colère, devient même agressif. Il lâche des « non ! » intempestifs. Il casse des objets. Il a des poussées de pleurs…

En effet, cette situation peut être difficile à vivre. Mais si d’autres parents s’en sortent très bien, pourquoi pas vous ? Certains parents disent même que cette période est l’occasion pour eux de responsabiliser leurs enfants. De faire équipe avec eux. De les laisser faire leur propre expérience et apprendre de leurs erreurs.

En vérité, il ne sert à rien de lutter avec son enfant. Tout est dans la bonne gestion. Et sachez que la période du non n’est pas définitive. La phase d’opposition s’arrête après quelques mois. Vous passerez quelques moments difficiles certes, mais ça ne sera pas éternel. Tout redeviendra normal et en prime, votre enfant aura mieux grandi. Et pour vous aider, voici quelques conseils triés sur le volet.

Gérer la phase d’opposition de son enfant en le laissant s’affirmer

Gérer la phase d’opposition de son enfant ne signifie pas le réprimer sans cesse. Et encore moins le laisser faire ce qu’il veut. Il faut pouvoir le laisser s’affirmer tout en faisant preuve de fermeté et d’assurance.

Première chose à faire, n’empêchez pas votre enfant de dire "non". Il est impératif que vous le laissiez s’exprimer. D’autant plus que même s’il répète les "non", il fera ce que vous lui demandez.

C’est à vous d’apprendre à décoder les "non". À 3 ans, un enfant est capable de savoir quand il fait des bêtises. Vous devez donc apprendre à différencier le "non", « je veux juste m’opposer à ce que vous dites », du "non", « je veux quelque chose, mais je ne sais pas comment le formuler ».

Et pour ce faire, aidez votre enfant à déterminer ses propres désirs. Imposez-lui les choses tout en lui laissant le choix. Supposons que votre petit garçon refuse de manger. Au lieu de penser directement que c’est encore un de ces caprices, demandez-lui de choisir entre deux plats différents pour le dîner. Vous pourriez ainsi communiquer et arriver à un choix commun.

Autre exemple, votre petite fille refuse de porter le pantalon que vous avez sorti ce matin. Peut-être que c’est la couleur qui ne lui plaît pas. Et si vous lui demandiez plutôt de choisir entre le rose et le bleu ? Vous voyez ? Vous gardez votre autorité tout en laissant la possibilité à l’enfant de s’affirmer.

Évitez les discussions inutiles et donnez des consignes simples et claires

Ne tombez pas dans le piège des longues explications. N’oubliez pas que vous êtes le parent. C’est vous qui décidez. Il n’est donc pas question de négocier d’égal à égal.

Mais attention ! Pendant la période du non, ce n’est pas bénéfique de donner une montagne de consignes à l’enfant. Posez juste les règles de base. Soyez simple, clair et précis. Et plus important encore, respectez vous-même les règles que vous avez fixées. S’il faut dîner à 19 H, soyez vous-même à l’heure.

Essayez également de tourner les consignes de manière positive. Un « Parle plus doucement s’il te plaît » aura plus d’impact qu’un « Arrête de crier ».

Pas de langage négatif

S’il y a une chose qui accentue les crises pendant la phase d’opposition, ce sont les paroles humiliantes et les critiques. Attention ! Il est question de faire des réprimandes sur le comportement de l’enfant et non par rapport à l’enfant lui-même.

Évitez tous les mots qui pourraient être humiliants pour l’enfant : « T’es nul », « T’es bête », « Tu ne réussiras jamais comme ça », « T’es qu’un idiot »… Cela ne fera que renforcer la mauvaise image que l’enfant a de lui-même.

N’oubliez pas qu’il s’agit de l’étape où l’enfant construit sa personnalité. Tout ce que vous lui direz pourra l’impacter sur une très longue période.

Au lieu de cela, félicitez l’enfant lorsqu’il respecte les consignes. Et encouragez-le à continuer dans ce sens. « Ta chambre est très bien rangée, bravo », « T’as fini ton plat ! Je suis fière de toi ». N’hésitez pas à faire de l’humour. Si votre enfant est trop rigide, ne le soyez pas non plus.

Phase d’opposition, tout se résume en un mot : positivité

Pour réussir à passer cette étape de la vie de votre enfant en toute quiétude, vous n’avez qu’une chose à faire : rester positif. Ne prenez pas les choses à cœur. Ne prenez pas les choses pour vous. Soyez attentif et bienveillant tout en restant maître de l’éducation de votre enfant.

Si votre enfant est fâché, trouvez le moyen de faire passer sa frustration. Prenez-le dans vos bras. Faites de petites blagues. Mais gardez à l’esprit que c’est vous le parent. Et si la situation persiste, si les manifestations de colère deviennent trop régulières, si vous sentez que cela perturbe votre vie familiale, faites appel à un spécialiste de la petite enfance.